L’Internet des Objets (ou IoT, Internet of Things en anglais) connaît une croissance rapide depuis quelques années qui devrait atteindre 1.200 milliards de dollars d’ici à 2022. Le monde de l’économie voit dans ces technologies un nouveau relais de croissance à condition de lever les contraintes qui freinent l’adoption de ces technologies par les utilisateurs. Une étude effectuée en France par l’agence de promotion de l’habitat Promotelec révèle que ces freins relèvent principalement d’un manque de confiance des utilisateurs face à ces technologies. Les utilisateurs se demandent si elles sont dangereuses pour la santé et les personnes vulnérables (enfants, personnes âgées) et si elles préservent la confidentialité des données récoltées. Au-delà de cette volonté de préserver l’espace familier, les utilisateurs interrogés se questionnent aussi sur la simplicité de l’utilisation, le prix et l’utilité. Ce dernier point nous semble particulièrement important car la question de l’utilité d’un dispositif numérique est sans doute la première question à poser parce qu’elle place les individus dans une démarche réflexive par rapport à leurs propres pratiques : ai-je besoin de ce produit ? Or cette attitude de questionnement est sans doute le gage d’une utilisation raisonnable des technologies (Lévy, 2017) (Citton, 2014) qui contrebalance les effets de mode ou les tendances consuméristes de nos sociétés. Mais comment évaluer l’utilité d’un dispositif comme un réfrigérateur connecté ?
Les fabricants de réfrigérateurs connectés nous vantent l’utilité de dispositifs capables de reconnaître automatiquement la date de péremption des aliments, de commander automatiquement ceux qui manquent ou de retrouver leur composition pour évaluer s’ils sont bons ou mauvais pour notre santé…