1L’approche centrée sur le DPA des personnes et des collectivités a été formalisée par Yann Le Bossé, professeur titulaire au département des fondements et pratiques en éducation à l’université Laval de Québec. Ce chercheur, qui appartient au courant de la psychologie communautaire, a travaillé, à la suite des travaux de Julian Rappaport [1][1]Rappaport Julian, « In Praise of Paradoxe : A Social Policy of…, sur la notion d’empowerment.
2S’il fallait traduire littéralement ce terme, cela donnerait : un processus d’acquisition (em-) d’un pouvoir (power) qui aboutit à un résultat (-ment). On le voit, cette traduction n’est pas très pratique.
3La plupart du temps, l’empowerment n’est envisagé et exploré que dans sa dimension collective, en particulier en France [2][2]Bacqué Marie-Hélène, Biewener Carole, L’empowerment, une…. Ce terme est devenu très en vogue, et on lui fait dire tout et son contraire : cela va de l’injonction plus ou moins explicite à se prendre en main au fait « d’inciter les habitants à lutter pour transformer eux-mêmes les conditions de vie dans leurs quartiers [3][3]Donzelot Jacques, « Question urbaine et question sociale :… », en passant par le fait de permettre aux habitants de se regrouper pour améliorer leurs conditions de vie. On le voit, ces trois définitions tracent trois pistes d’actions radicalement différentes (injonction/lutte/facilitation) sur un axe qui va de « c’est aux personnes de se prendre en charge » à « c’est la société qu’il faut changer ». Dans la première acceptation, cette façon de penser l’empowerment nie l’oppression structurelle et fait uniquement poser le fardeau du changement sur les épaules des individus. D’ailleurs, pour Marc-Henry Soulet, le succès de la notion d’empowerment dans l’intervention sociale s’inscrirait dans cette logique de la responsabilisation : il s’agirait de mobiliser et soutenir l’usager « pour qu’il engage ses propres ressources afin de développer des initiatives et d’élaborer un projet de vie [4][4]Soulet Marc-Henry, « Une solidarité de responsabilisation ? »,… ».
1.1 – Une démarche de conduite du changement
4Le Bossé n’a pas retenu cette conception de l’empowerment.
Il a proposé une traduction française de ce terme, « développement
du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités » (DPA-PC)
qui est ainsi défini :
Il s’agit donc bien d’un processus (idée d’un mouvement) de la personne ou d’un collectif qui permet d’accéder à davantage de possibilité d’agir sur ce qui est important pour eux.« Un processus par lequel des personnes accèdent ensemble ou séparément à une plus grande possibilité d’agir sur ce qui est important pour elles-mêmes, leurs proches ou la collectivité à laquelle elles s’identifient [5][5]Le Bossé Yann, Sortir de l’impuissance : invitation à soutenir… ».
1.1.1 – Précisions sémantiques
5L’expression « développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités » comporte plusieurs notions qu’il convient d’expliquer :
6- Le terme pouvoir
7Peut-être parce que le mot « pouvoir d’agir » fait peur, certains lui préfèrent le terme « capacité d’agir » [6][6]Voir à ce sujet nos remarques dans le chapitre 17, paragraphe…. Si l’on envisage les synonymes de « capacités » que sont « aptitudes » ou « compétences », on voit bien qu’il est ici fait appel aux caractéristiques de la personne : elle dispose (ou ne dispose pas) de ces capacités. Elle peut essayer de les acquérir mais, en réalité, c’est elle qui est interrogée et c’est sur elle que repose la responsabilité d’en acquérir davantage. Le terme « capacité » implique donc plutôt quelque chose de statique (on l’a ou on ne l’a pas), qui oriente vers la personne elle-même, au contraire du terme « pouvoir » qui renvoie vers l’extérieur. Il est plutôt une force, quelque chose en tension, qui implique du mouvement. C’est pourquoi l’appellation « pouvoir d’agir » nous semble bien plus pertinente que « capacité d’agir ». Cette dernière peut sous-entendre que si on n’a pas cette capacité, on ne peut pas agir. Alors qu’avec le mot « pouvoir », il ne s’agit pas d’avoir, mais de mouvement.
8Le mot « pouvoir » est polysémique. La philosophe allemande Hannah Arendt a montré que le pouvoir ne se réduit pas à une forme de domination de l’homme sur l’homme, mais qu’il comporte une dimension de « partage » qu’elle appelle « l’être-ensemble » :
« La parole et l’action sont les modes par lesquels les êtres humains apparaissent les uns aux autres, non certes comme des objets physiques, mais en tant qu’hommes […]. C’est par le verbe et l’acte que nous nous insérons dans le monde humain [7][7]Arendt Hannah, Condition de l’homme moderne, Paris,…. »
10Selon elle, il ne s’agit pas d’un « pouvoir sur », qui serait du registre de la domination, mais d’un « pouvoir en commun », et l’action est précisément ce qui structure ce pouvoir :
« Le domaine politique naît directement de la communauté d’action, de la “mise en commun des paroles et des actes”. »
12Dans l’approche centrée sur le DPA-PC, il ne s’agit pas de puissance, d’autorité sur, mais de possibilité : il s’agit d’accéder à la possibilité concrète et réelle d’agir, c’est-à-dire de créer les conditions pour que l’action soit possible.
13- Le terme agir
14Nous allons explorer plusieurs notions analogues pour mieux cerner ce qu’est l’agir dans l’approche DPA-PC.
15Il y a tout d’abord le terme « activer ». Si je souhaite activer une personne (ou un groupe), c’est que je pense qu’elle (ou qu’il) n’est pas assez actif. Implicitement, cela sous-entend que les problèmes viennent des personnes et que les choses iraient mieux si elles s’activaient. Cela suppose aussi une personne extérieure qui exerce une pression pour activer les personnes. Dans le verbe « activer », il y a de l’injonction. Il ne s’agit pas de pouvoir d’agir mais de devoir d’agir. Ce terme se concrétise par toutes les politiques sociales d’activation des personnes (l’état social actif), quand les aides sont soumises à contrepartie.
16C’est différent de « s’activer » (ou de « s’agiter »). Là, c’est la personne qui agit mais son action va dans plusieurs sens, sans garantie d’efficacité (et même parfois l’inverse !). L’agitation n’est pas loin : parfois on « brasse de l’air » quand on s’agite. C’est un terme qui peut être mis en lien avec un des enjeux classiques des travailleurs sociaux : celui d’agir coûte que coûte.
17« Agir », c’est faire quelque chose, individuellement ou avec d’autres, pour sortir de l’impuissance par rapport à ce à quoi on tient. À l’opposé, l’impuissance à agir entraîne progressivement une détérioration du rapport des personnes à l’action.
18- Le terme collectivités
19Il n’est pas à entendre dans une conception franco-française de structures administratives, distinctes de l’administration de l’État, qui doivent prendre en charge les intérêts de la population d’un territoire précis. Il s’agit ici de groupe de personnes que réunissent un intérêt commun, une organisation commune ou des sentiments communs, ou habitant un même lieu, un même pays. Le Bossé en justifie ainsi le choix :
« Le choix du terme “collectivité” plutôt que “groupe” ou “communauté” est essentiellement destiné à souligner les multiples formes que peuvent prendre les modalités de regroupement à des fins d’action collective [8][8]Le Bossé Yann, Sortir de l’impuissance : invitation à soutenir…. »
21Dans le contexte français, à la place du terme « collectivité », nous avons choisi d’utiliser « collectif », qui nous semble plus proche du terme « communautaire » québécois.
1.1.2 – Une approche formalisée dans une logique ascendante
22À travers ses travaux, Le Bossé a souhaité donner un cadre conceptuel à cette notion pour en faciliter la reproduction. Il est à noter qu’il ne s’agit pas d’une énième théorie nouvelle sur les pratiques sociales. En fait, cette approche a été formalisée dans une logique ascendante, à partir de l’étude de pratiques ayant fait la preuve de leur efficience, et elle continue d’être nourrie par les expériences des praticiens. On peut donc y trouver des éléments de plusieurs autres approches : la systémique (qui s’intéresse aux interactions entre la personne et un environnement qui maintiennent son problème), la Gestalt (ce qui est important, c’est le processus plutôt que le pourquoi, la difficulté étant regardée dans le cadre émotionnel de l’ici et maintenant), l’approche résolutive (l’analyse des causes ne mène pas forcément à la résolution d’un problème), l’approche conscientisante qui s’appuie sur un processus continu de réflexion critique et d’action, réflexion critique exercée par les personnes (dites « opprimées ») afin de mieux comprendre les liens qui existent entre elles et le monde dans lequel elles vivent, la place qu’elles y occupent, de manière à voir les défis lancés et trouver les moyens d’y faire face par l’action [9][9]Voir Freire Paolo, Pédagogie des opprimés, suivi de…. Cette approche, développée par Paolo Freire, pose que la conscientisation est un acte conscient de transformation de la société par et pour les opprimés.
23On peut donc retrouver dans l’approche DPA-PC certains éléments d’autres approches, mais sans qu’ils soient repris dans leur totalité.
24Il s’agit d’une approche (qui a une visée) et non d’une simple méthodologie (qui ne concerne que des moyens) : elle s’appuie sur une conception philosophique des rapports humains (Paul Ricœur, entre autres). Cette approche privilégie l’action comme levier de changement avec un préalable : la construction concrète du problème avec les personnes les plus concernées [10][10]Voir à ce sujet la fin du chapitre 3 et le chapitre 6.. La démarche de changement impulsée par cette approche s’appuie sur ce qui est important pour la ou les personnes accompagnées, ce à quoi elles tiennent, ce sur quoi il serait important de travailler de leur propre point de vue pour que leur situation s’améliore. C’est ce qui va faciliter la mise en mouvement.
1.1.3 – Quatre points d’appui
25La conduite du changement qui caractérise l’approche DPA-PC repose sur quatre points d’appui : le repérage des acteurs, de leurs enjeux et de leur contexte, l’implication des personnes concernées dans la définition des problèmes et des solutions, la conduite contextuelle des interventions et l’introduction d’une démarche d’action conscientisante. Nous allons reprendre chacun de ces points pour les expliciter.
26Auparavant, il est important d’indiquer que pour que cette démarche de changement soit efficiente, elle doit s’ancrer sur un problème concret et actuel. Cette démarche passe par la recherche initiale d’une définition précise et opérationnelle de ce qui pose concrètement un problème aux personnes ici et maintenant. Pour rendre concret un problème, il peut être intéressant de savoir en quoi cela est un problème, pour qui cela est un problème ou comment il se manifeste. Cette construction du problème peut prendre un peu de temps mais elle est la garantie que la cible de changement sera pertinente.
Le repérage des acteurs, de leurs enjeux et de leur contexte
27Cet axe peut être traduit par les questions suivantes : qui ? veut quoi ? et pourquoi ? L’intérêt de cet axe est d’ouvrir des perspectives : en effet, si nous restons seuls avec le problème rencontré, il y a peu de raisons pour que la situation évolue. Il s’agit donc d’ouvrir le regard aux autres acteurs qui pourraient être concernés, même s’ils ne le sont que de façon très lointaine, et de faire en sorte que ce qui se passe leur pose également un problème.
28L’approche DPA-PC distingue deux catégories d’acteurs : ceux qui sont concernés de près par le problème (également appelés « acteurs concernés »), c’est-à-dire qui ont à vivre au quotidien avec ses effets, et ceux qui sont concernés de plus loin (également appelés « acteurs impliqués »), qui ont à voir avec la question soulevée mais n’en subissent pas directement les conséquences. Il s’agit donc de faire un travail de repérage de l’ensemble des acteurs, mais cela va au-delà.
29Cela nécessite également, et pour chacun de ces acteurs, de repérer quel est leur contexte et quels sont leurs enjeux par rapport au problème de départ. Concrètement, cela implique de s’interroger sur ce que chacun cherche à obtenir, à éviter : qu’est-ce que tel acteur cherche à gagner ? ou à perdre ? si la situation change ? ou si c’est le statu quo ?
30Repérer les enjeux de chacun permet d’avancer, mais ne suffit pas : il faut également accepter que chacun de ces enjeux, même si on ne les partage pas, soit parfaitement légitime du simple fait qu’il existe. Cette démarche n’est pas évidente : souvent, pris dans nos propres logiques, on peut penser qu’on a raison et que ce sont les autres qui ont tort. Il ne s’agit donc pas d’être d’accord avec tous les enjeux mais de se dire que si on n’en tient pas compte, on reste dans une vision binaire opposant la raison et l’erreur, ou les dominants et les dominés, qui ne fait que contribuer au maintien du blocage initial de la situation. Pas si facile de sortir d’une vision binaire… Ce travail d’acceptation des enjeux existants présente l’immense avantage d’ouvrir des pistes, de dégager des marges de manœuvre. Il s’agit donc de ne plus être seul à porter le problème, mais de faire en sorte qu’il concerne concrètement les autres acteurs en tenant compte de leurs enjeux, ce qui revient à dire qu’il faut leur poser un problème pour que le système bouge.
31Cet axe permet également de prendre réellement en compte l’importance du contexte dans le problème initial : il ne s’agit plus d’attribuer les difficultés que rencontrent les personnes à leurs manques en pointant leur unique responsabilité dans la situation, mais de prendre en compte le grand impact du contexte (par exemple, les conditions de vie) sur le problème et de se donner les moyens d’agir dessus.
32Par rapport aux façons classiques d’intervenir, on prend en compte des acteurs insoupçonnés et on utilise une grille de lecture qui se situe dans le champ de l’interactionnisme stratégique.
L’implication des personnes concernées dans la définition des problèmes et des solutions
33Ce point d’appui peut être traduit par la question suivante : qu’en pensent les personnes concernées ?
34Les intervenants sociaux sont la plupart du temps sur la posture de l’expert qui, du fait de cette expertise, sait quels sont les problèmes que rencontrent les personnes. Travailler à partir de l’approche DPA-PC nécessite de négocier avec les personnes, tant sur la définition du problème que sur les solutions envisageables, et ce, de façon très opérationnelle et concrète. Il s’agit de co-construire une cible de changement très concrète qui prenne en compte les acteurs que l’on souhaite impliquer. Mobiliser les personnes dans la définition des problèmes mais aussi des solutions est bien différent du fait de rechercher leur adhésion à nos projets pour elles : cela contribue à leur mise en mouvement parce qu’elles perçoivent qu’il y a une place pour qu’elles soient « actrices » de l’intervention et non « objet » de l’intervention. Cela va aussi permettre d’accompagner le changement plutôt que le réaliser soi-même.
35Pourquoi négocier la solution ? Parce qu’il n’y a que les personnes qui savent ce qui est viable pour elles et qu’elles mettront en échec tout ce qui ne serait pas viable ou faisable pour elles. L’épuisement professionnel des intervenants sociaux ne réside-t-il pas aussi dans le fait de s’agiter pour trouver les solutions qui leur paraissent les meilleures et qui, pourtant, sont souvent mises en échec par les premiers concernés ? Travailler à partir de cet axe implique une politique des « petits pas », ajustés à ce qui est viable pour les personnes, l’important étant de progresser vers un objectif plutôt que de se crisper sur un impact prédéterminé.
36Par rapport aux façons classiques d’intervenir, les personnes accompagnées sont totalement associées à cette analyse stratégique, dans une synergie des expertises.
La conduite contextuelle des interventions
37Ce point d’appui peut être traduit par la question suivante : qu’est-il possible de tenter ici et maintenant ?
38S’appuyer sur cet axe, c’est partir du principe que, comme tout bouge tout le temps, on ne peut avoir de prise que sur ce qui se passe ici et maintenant. Il ne s’agit donc pas de travailler à partir d’une lecture biographique des difficultés des personnes, ce qui consiste à expliquer leur présent par leur passé. Cette centration sur l’histoire de la personne peut se traduire par ces propos tenus par un travailleur social à propos d’une jeune fille : « Sa mère dit d’elle qu’elle n’aurait jamais dû naître. Comment peut-elle s’en sortir ? » Cette lecture amène à penser que le présent est totalement conditionné par les événements survenus antérieurement, comme si tout était écrit à l’avance, sans laisser de place à l’imprévu, à la possibilité d’opportunité positive. Il ne s’agit pas non plus d’anticiper des problèmes qui pourraient survenir, de penser que les personnes courent un risque (de fin de droits, d’expulsion, de délinquance, etc.) et qu’il faut tout faire pour le leur éviter.
39Conduire une action en contexte implique de se centrer en permanence sur les obstacles concrets et actuels que les personnes rencontrent plutôt que sur l’origine de leurs difficultés ou les risques qui pourraient survenir. Concrètement, cela implique de centrer l’entretien sur ce qui est présent ici et maintenant et d’agir à partir de cela. Agissant ainsi, on s’éloigne d’une évaluation globale de la situation qui fait que l’intervenant chercherait à en savoir le maximum sur la personne : cela implique pour le professionnel d’accepter de ne savoir que ce qui lui est nécessaire ici et maintenant pour accompagner au mieux la personne [11][11]Voir, à ce sujet, le témoignage de Marie-Dominique Foissac qui…. On le voit, cet axe vient questionner fortement certaines pratiques sociales actuelles.
40Travailler en tenant compte de cet axe a également pour conséquence que la stricte application d’une procédure ne garantit en rien son efficacité. Pour reprendre une image issue du domaine médical et souvent utilisée par Le Bossé dans ses conférences, un chirurgien qui, lors d’une intervention aurait strictement respecté une procédure très détaillée, peut aboutir à l’inverse du résultat escompté. Une « opération réussie » (sur le strict plan de la procédure) peut se terminer par le décès du patient. La procédure ne peut jamais tout prévoir et à trop enfermer les façons de procéder, il n’y a plus de marge de manœuvre pour s’ajuster à l’imprévu. Ce qui revient à dire que ce qui est vrai globalement peut devenir faux localement. Cet axe implique donc de tenir compte d’un contexte en perpétuel mouvement et de s’y adapter le plus finement possible.
41Par rapport aux façons classiques d’intervenir, on n’est pas dans une vision linéaire de l’intervention avec des objectifs à court, moyen ou long terme. On vise juste une mise en mouvement qui participe d’un changement à petits pas et dont la direction peut très bien changer en cours de route, à partir du moment où c’est important aux yeux de la (des) personne(s) accompagnée(s).
L’introduction d’une démarche d’action conscientisante
42Il ne s’agit pas ici de faire prendre conscience aux personnes de ce que nous souhaiterions qu’elles prennent conscience quant à leur situation. Cet axe est articulé à un agir des personnes qui sert de point de départ à la réflexion. Ce point d’appui peut être résumé par les questions suivantes : qu’est-ce que j’ai tenté ? Qu’est-ce que j’en retire ? Qu’est-ce que ça m’a permis de comprendre ? Qu’est-ce que j’ai repéré dans la façon dont on s’y est pris pour obtenir un changement ? Reste-t-il des obstacles plus structurels qui contribuent au fait de ne pas avoir atteint totalement le changement visé ? Comment puis-je réutiliser ce que j’ai appris ?
43À travers cet axe, il s’agit de construire avec les personnes accompagnées une réflexion quant aux effets sur elles, individuellement, et sur leur environnement des actions entreprises et de leur permettre d’en tirer des enseignements. C’est ce qui va contribuer au processus d’autonomisation des personnes en leur permettant de s’attribuer le mérite des changements opérés.
44La plupart du temps, c’est le travailleur social qui, en voulant bien faire, met des mots sur les progrès réalisés. Il pense que mettre en évidence du positif va valoriser la personne. En fait, il s’avère que cette façon de procéder peut avoir pour effet que la personne se confonde en remerciements à l’égard de l’intervenant social : « C’est grâce à vous que…, sans vous je… ». Elle se sent redevable envers lui et sa seule manière de s’acquitter de cette dette, c’est de le remercier. Et il est fort probable que la prochaine fois qu’elle rencontrera un problème, elle fera automatiquement appel à cet intervenant social si efficace ! La question à se poser dans ce contexte pourrait être : quid de l’autonomie [12][12]L’autonomie étant ici prise dans le sens de « pouvoir ne plus… à terme des personnes ?
45Entendre un autre nous dire ce qu’on a été capable de faire ou en prendre conscience par soi-même n’ont pas les mêmes effets. Avec ce point d’appui, il s’agit donc pour le travailleur social de créer les conditions pour que les personnes accompagnées puissent apprendre de leur expérience de changement, de les amener à mettre des mots sur ce qu’elles ont compris d’elles-mêmes, des autres acteurs, du système et en quoi elles pourraient transférer ces apprentissages en d’autres occasions. C’est ce qui va également produire des effets qui vont au-delà de la résolution ponctuelle du problème de départ.
46Par rapport aux façons classiques d’intervenir, on est au-delà d’une simple évaluation de l’action.
1.1.4 – Une grille d’analyse des pratiques
47La combinaison de ces quatre axes constitue l’approche DPA-PC. Il ne s’agit donc pas de la description chronologique d’une méthodologie qui ferait qu’il faille d’abord passer par un axe « x » avant d’envisager de passer à l’axe « y » : « On peut y rentrer par où on veut à condition d’en faire le tour [13][13]Le Bossé Yann, notes prises lors de son intervention au…. » Il s’agit d’une grille d’analyse des pratiques professionnelles : si ces quatre axes sont présents dans une intervention sociale, alors le travailleur social peut penser que sa pratique relève de l’approche centrée sur le DPA. C’est ainsi que, par exemple, la démarche d’action conscientisante peut tout à fait intervenir juste après la construction très concrète du problème rencontré.
48Les différents points d’appui que nous venons de voir ont un effet de synergie entre eux :
50Nous avons évoqué dans l’introduction de cet ouvrage le décalage qui existe entre ce qui se dit et s’écrit quant aux pratiques et la réalité de beaucoup des actes professionnels. Dépasser ce constat implique de faire bouger les postures professionnelles [15][15]Voir à ce sujet le chapitre 2..
1.2 – Incidences sur la pratique professionnelle
51L’application concrète de l’approche DPA-PC passe par un déplacement concomitant de la posture professionnelle : il faut réfléchir sur celle-ci, sur sa propre attitude avec les personnes.
1.2.1 – Accepter de « lâcher prise »…
52Cette approche a pour conséquence une remise en question des postures sur lesquels beaucoup d’intervenants sociaux ont construit leur compétence. Co-construire avec les personnes accompagnées quels sont les problèmes contribue à ne plus être dans une posture d’expert unilatéral. Du côté du professionnel, cela implique de ne plus penser que sa compétence professionnelle dépend de sa propre et unique capacité à résoudre les problèmes des personnes accompagnées. Ce qui rejoint ce qu’ont écrit Janvier et Matho :
« C’est parce que les travailleurs sociaux manifestent, en actes, qu’ils ne peuvent pas tout faire, tout assurer, tout comprendre que leur action aura réellement une fonction de réhabilitation des personnes avec lesquelles ils travaillent [16][16]Janvier Roland, Matho Yves, Comprendre la participation des…. »
54Face aux personnes accompagnées, il est important que le travailleur social montre sa propre relative impuissance : c’est paradoxalement la garantie de son efficacité et ce qui va permettre de l’ouverture par de la mise en mouvement. Changer de posture avec les personnes accompagnées passe par un changement de regard : ne plus voir les personnes comme des problèmes, mais comme des ressources.
55C’est aussi arrêter de penser que le changement repose sur les seules épaules du travailleur social. Pour sortir du diagnostic unilatéral, il s’agit donc d’être sur une posture qui se situe davantage dans le lâcher prise. Avoir prise, c’est « avoir le moyen d’exercer une action morale sur quelqu’un » (Larousse), alors qu’à l’inverse, lâcher prise, c’est accepter de ne pas tout maîtriser, abandonner un certain pouvoir qu’on peut avoir dans l’interaction pour se situer davantage dans de la réciprocité.
56À l’issue d’une formation continue à l’ISIC basée sur l’approche DPA-PC, des professionnels ont ainsi verbalisé ce qui avait changé pour eux [17][17]Formation-action « Impulser et mettre en œuvre une ISIC »… :
« L’ISIC me faisait peur : j’avais peur d’une grosse machine qui me demande trop d’énergie. En fait, c’est super facile ! Tout le monde s’en est emparé et ce n’est pas moi qui porte. »
« Je suis très surpris : les usagers s’intéressent ; il suffit de les suivre ! C’est drôle, mais en ne faisant pas grand-chose, on déclenche beaucoup ! »
58C’est le même lâcher prise qu’on retrouve dans l’intervention sociale d’aide à la personne (ISAP) :
« Je me suis positionnée différemment […] et je suis arrivée à cent mille lieux de ce que je pensais. »
« On est partis dans complètement autre chose. Je suis soulagée. Ça a libéré la parole du monsieur. »
« Je suis décontractée, je laisse venir : c’est étonnant ce qui se produit. C’est centré sur là où ils ont envie d’aller [18][18]Propos d’assistants sociaux travaillant en CARSAT, relevés dans…. »
60Il s’avère qu’accepter de ne pas porter seul, en tant que professionnel, tout le poids du changement va amener à faire bouger autant les personnes que les éléments du contexte qui ont une incidence sur le problème initial. En fait, la combinaison des quatre points d’appui de cette approche est un puissant levier de changement.
61Ce faisant, l’approche DPA-PC des personnes et des collectivités se caractérise par bien d’autres aspects qui contribuent à nourrir une autre posture professionnelle [19][19]Sur la notion de posture professionnelle, voir le chapitre 2..
1.2.2 – … pour explorer d’autres postures
62Plusieurs postures émergent de ce qui précède :
- la personne-ressource qui met sa « maîtrise technique et émotionnelle des entretiens [20][20]Bizet Fabrice, « Le travail social “orienté solution” », [En… » et sa connaissance des ressources des institutions au service des usagers ;
- le maïeuticien qui aide les personnes à accoucher de ce qu’elles ne savent pas qu’elles savent ;
- le catalyseur – « le catalyseur en chimie permet une réaction mais se retire à la fin ; il a seulement permis que la réaction se produise [21][21]Bourguignon Brigitte, Rapport « Reconnaître et valoriser le… » ;
- le passeur qui aide les personnes à franchir l’obstacle qu’elles rencontrent (et ceci peut être mis en lien avec le succès actuel de la notion d’accompagnement) :
« Il s’agit toutefois d’un passeur d’un genre particulier, entièrement voué à l’éradication du statu quo à l’origine du sentiment d’impuissance factuelle ou perçue. […] À la différence d’un passeur plus centré sur la dimension symbolique ou rituelle du voyage, l’intervenant centré sur le DPA se préoccupe tout autant de l’aménagement des conditions du passage que de la manière dont il est vécu. Entre deux accompagnements, il peut travailler à aménager les berges, à améliorer le confort du voyage ou même à réfléchir à des manières de franchir l’obstacle qui ne nécessiteraient plus son soutien [22][22]Le Bossé Yann, Chamberland Manon, Bilodeau Annie, Bourassa…. »
64Cependant ce franchissement de l’obstacle ne se fait pas par la seule mise en mouvement des personnes. Il passe également par une mise en mouvement de chacun des acteurs concernés, même s’ils le sont de façon indirecte. Apparaît aussi la figure de l’agent de changement qui contribue à faire bouger autant les personnes que le contexte.
65Cette approche incite à ne pas se centrer sur la seule adaptation d’une personne ou d’un groupe à ses conditions de vie, mais à agir également sur les contextes de vie en travaillant à un changement sur ces deux niveaux simultanément. Le changement impulsé vise à aller au-delà des seuls usagers, car les obstacles qu’ils rencontrent ne sont pas que de leur propre fait. Cette démarche de changement nécessite d’avoir un impact sur les causes structurelles qui sont également à l’origine du problème tel qu’il a été construit [23][23]Voir à ce sujet le chapitre 9.. La question n’est donc pas renvoyée du seul côté des personnes accompagnées (avec des injonctions du type « prenez-vous en charge », « responsabilisez-vous »), ce qui constitue une interprétation très limitée de la notion d’empowerment. Il s’agit de participer à une prise de conscience du contexte, des acteurs qui le constituent, des enjeux de tous et d’amener chacun à bouger.
66Pourtant, si l’on se réfère aux modèles théoriques, la prise en compte, lors de l’intervention, de la personne et de son contexte a toujours été posée. Ainsi, en 1926, pour Mary E. Richmond, « le service social des cas individuels est l’ensemble des méthodes qui développent la personnalité en rajustant consciemment et individuellement entre eux l’homme et son milieu social […]. La méthode spéciale de l’assistante sociale consiste à atteindre l’individu par l’intermédiaire de son entourage [24][24]Richmond Mary E., Les méthodes nouvelles d’assistance, Rennes,… ». C’est toujours le cas lorsque le CSTS a défini l’ISAP en 1998 :
« Démarche volontaire et interactive, menée par un travailleur social qui met en œuvre des méthodes participatives avec la personne qui demande ou accepte son aide, dans l’objectif d’améliorer sa situation, ses rapports avec l’environnement, voire de les transformer [25][25]Ministère du travail, des relations sociales et de la…. »
68Rien de nouveau, donc ? L’approche DPA-PC permet de renouer avec les fondements du service social [26][26]Voir à ce sujet le dernier chapitre., mais elle propose également des outils visant la mise en œuvre concrète de cet impact sur le contexte. On est là dans le champ de l’interactionnisme stratégique. Quand on sait que « les travailleurs sociaux entretiennent des rapports difficiles avec le pouvoir et l’autorité, tout comme avec le politique [27][27]Ministère du travail, des relations sociales et de la… », cette approche peut leur donner des pistes pour explorer, dans une visée stratégique, la dimension contradictoire des situations. Ce faisant, l’autre intérêt est de sortir de la traditionnelle dichotomie entre travail social individuel et travail social collectif : comme il va s’agir d’élargir son regard à l’ensemble des acteurs qui pourraient être concernés, ceci peut avoir pour conséquence une articulation avec un mouvement collectif de mobilisation pour faire avancer le problème à un niveau plus structurel [28][28]Ce que montre très bien l’expérience décrite dans le chapitre 8…. Cette approche permet d’articuler très concrètement approche individuelle et approche collective, et c’en est même un des fondements.
1.2.3 – Expérimenter avant tout !
69Nous l’avons écrit, cette approche vient interroger les pratiques des professionnels en rappelant les fondements de l’intervention sociale. Quand nous sommes sollicités pour en faire la présentation, nous entendons deux types de discours. Première version : « Il n’y a rien de nouveau, on l’a toujours fait. » C’est en partie vrai, dans la mesure où cette approche n’a rien inventé de nouveau, mais si c’était totalement vrai, cela se saurait (et, surtout, ceux qui la pratiquent se montrent forts discrets) ! L’autre point de vue insiste sur le fait que ce que nous présentons des pratiques actuelles des intervenants sociaux ne correspondrait pas à la réalité : les travailleurs sociaux ne se situeraient pas comme des experts unilatéraux (ou comme des sauveurs).
70Il y a un grand décalage entre ce que les intervenants sociaux pensent qu’ils font, disent qu’ils font et font réellement. Notons que ce phénomène est vrai pour n’importe quelle activité humaine, le discours étant toujours une interprétation de la réalité qu’on adresse à un interlocuteur. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, nous avons pris l’habitude, dans le cadre d’une formation, de faire travailler les participants sur leur propre pratique avant de leur présenter l’approche [29][29]Voir à ce sujet le chapitre 15. : c’est ce qui va permettre de prendre la mesure de ce décalage et de s’ouvrir à d’autres postures. Le passage par l’expérientiel constitue d’ailleurs une des caractéristiques de la formation à cette approche qui, conformément à la charte internationale, passe par une expérimentation personnelle d’un DPA.
1.2.4 – Prendre conscience de ses incohérences
71Les
formations à cette approche interactionniste et stratégique provoquent
chez les professionnels une dissonance cognitive : ils prennent
soudain conscience du décalage entre ce qu’ils disent faire (en fait, ce
qu’ils croient faire) et ce qu’ils font en réalité. Pour qu’il y ait
dissonance cognitive, il faut que la personne soit « confrontée à
un point de vue différent du sien qui lui paraît cohérent tout en étant
incompatible avec ses croyances [30][30]Le Bossé Yann (dir.), Psychosociologie des sciences de… ». Cette prise de conscience est source de mise en mouvement pour eux :
La formation est pour eux l’occasion de prendre concrètement conscience qu’ils se sont éloignés des fondamentaux de leur profession (en lien avec la dissonance cognitive), de réfléchir et de se réapproprier le sens de leur travail : il en découle l’exploration très concrète d’autres postures. Les professionnels concernés mettent en avant leur progression dans la relation d’aide professionnelle, et pour certains de façon spectaculaire. Les professionnels se disent positivement étonnés par les compétences des personnes accompagnées qui émergent alors. Ils parlent de situations qui ont bien évolué (dont certaines étaient auparavant bloquées), de mise en mouvement des personnes. Eux-mêmes portent un autre regard sur l’accompagnement social et sur les usagers concernés [32][32]Éléments d’évaluation extraits des notes prises par les…. La formation proposée a pour conséquence de modifier et d’enrichir la relation d’aide, qu’elle concerne l’intervention individuelle ou l’intervention collective.« Les travailleurs sociaux prennent alors conscience du décalage qui existe entre la perception de leur priorité d’action et celle des usagers. Ils réalisent combien ils ont tendance à donner, à proposer, à endosser le rôle du sauveur, avant même d’avoir identifié avec les personnes accompagnées quelles sont leurs priorités telles qu’elles les perçoivent [31][31]Éléments d’évaluation recueillis par Catherine Étienne et…. »
Notes
-
[1]
Rappaport Julian, « In Praise of Paradoxe : A Social Policy of Empowerment over Prevention », American Journal of Community Psychology, 1981, vol. 9, n° 1, p. 1-25.
-
[2]
Bacqué Marie-Hélène, Biewener Carole, L’empowerment, une pratique émancipatrice, Paris, La Découverte, 2013.
-
[3]
Donzelot Jacques, « Question urbaine et question sociale : qu’est-ce qui a changé ? », in Castel Robert, Martin Claude, Changements et pensées du changement, Paris, La Découverte, 2012, p. 242.
-
[4]
Soulet Marc-Henry, « Une solidarité de responsabilisation ? », in Ion Jacques (dir.), Le travail social en débat [s], Paris, La Découverte, 2005, p. 95.
-
[5]
Le Bossé Yann, Sortir de l’impuissance : invitation à soutenir le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités, t. 1, Fondements et cadre conceptuel, Québec, ARDIS, 2012.
-
[6]
Voir à ce sujet nos remarques dans le chapitre 17, paragraphe 17.5.
-
[7]
Arendt Hannah, Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 1983, 1re éd. 1961, p. 232.
-
[8]
Le Bossé Yann, Sortir de l’impuissance : invitation à soutenir le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités, t. 1, Fondements et cadre conceptuel, op. cit., p. 230.
-
[9]
Voir Freire Paolo, Pédagogie des opprimés, suivi de Conscientisation et révolution, Paris, Maspéro, 1983, p. 51.
-
[10]
Voir à ce sujet la fin du chapitre 3 et le chapitre 6.
-
[11]
Voir, à ce sujet, le témoignage de Marie-Dominique Foissac qui a bénéficié d’une initiation à l’approche DPA : www.andadpa.fr.
-
[12]
L’autonomie étant ici prise dans le sens de « pouvoir ne plus dépendre d’un intervenant social ».
-
[13]
Le Bossé Yann, notes prises lors de son intervention au séminaire d’approfondissement DPA, mai 2013.
-
[14]
Id.
-
[15]
Voir à ce sujet le chapitre 2.
-
[16]
Janvier Roland, Matho Yves, Comprendre la participation des usagers, Paris, Dunod, 2011, p. 248.
-
[17]
Formation-action « Impulser et mettre en œuvre une ISIC » organisée sur trois journées pour des AS de l’Éducation nationale par le rectorat de Montpellier en 2012-2013.
-
[18]
Propos d’assistants sociaux travaillant en CARSAT, relevés dans le cadre d’une initiation au DPA, au retour d’une intersession d’expérimentation de deux mois.
-
[19]
Sur la notion de posture professionnelle, voir le chapitre 2.
-
[20]
Bizet Fabrice, « Le travail social “orienté solution” », [En ligne], www.elia-formation.org, site consulté le 8 avril 2013.
-
[21]
Bourguignon Brigitte, Rapport « Reconnaître et valoriser le travail social », juillet 2015, p. 20.
-
[22]
Le Bossé Yann, Chamberland Manon, Bilodeau Annie, Bourassa Bruno, « Formation à l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités (DPA) : étude des modalités optimales de supervision », Travailler le social, n° 38-40, 2007, p. 133-157.
-
[23]
Voir à ce sujet le chapitre 9.
-
[24]
Richmond Mary E., Les méthodes nouvelles d’assistance, Rennes, Éditions ENSP, 2002, p. 48.
-
[25]
Ministère du travail, des relations sociales et de la solidarité, CSTS, L’intervention sociale d’aide à la personne, Rennes, Éditions ENSP, 1998, p. 18.
-
[26]
Voir à ce sujet le dernier chapitre.
-
[27]
Ministère du travail, des relations sociales et de la solidarité, CSTS, Le travail social confronté aux nouveaux visages de la pauvreté et de l’exclusion, Rennes, Éditions ENSP, 2007, p. 104.
-
[28]
Ce que montre très bien l’expérience décrite dans le chapitre 8 « Du “coup de blues” à la démocratie participative ».
-
[29]
Voir à ce sujet le chapitre 15.
-
[30]
Le Bossé Yann (dir.), Psychosociologie des sciences de l’orientation. Un point de vue interactionniste et stratégique, Québec, ARDIS, 2011, p. 350.
-
[31]
Éléments d’évaluation recueillis par Catherine Étienne et disponibles sur le site d’ANDA-DPA : www.andadpa.fr.
-
[32]
Éléments d’évaluation extraits des notes prises par les formatrices. Voir à ce sujet le chapitre 15.